Depuis plusieurs mois, j'ai été assez discret sur les affaires avec Carlos Ghosn, la baisse des résultats de Nissan...
Au vu des articles parus dans la presse ces derniers jours, je fais le choix de vous éclairer sur la situation de Nissan.
Ci-dessous, je reprends donc les éléments que Nissan a porté au crédit des journalistes lors d'une entrevue Lundi entre eux et le président de Nissan en Europe, Gianluca de Ficchy.
Pas d'augmentation des ventes en 2020 en Europe
Gianluca de Ficchy ne s'attends pas à une augmentation des ventes sur l'année 2020 en Europe. Mais attends un rebond en France. Nissan est dans une phase de transition basée sur un renouvellement offensif de ses modèles phares. En première ligne, le JUKE qui a été commercialisé depuis Septembre et livré depuis fin Novembre en France. Il "réalise un démarrage très positif" avec 1 800 livraisons et 3 000 commandes pour le marché Français. Pour le reste, "notre ligne de produits arrive en fin de cycle avec le Qashqai. Nous misons moins sur la quantité que sur des canaux de distribution plus sains et des stocks nettoyés".
Le JUKE bien accueilli
Le Juke "bénéficie d'un très bon accueil des clients et l'arrivée de ce véhicule neuf dans notre gamme permet de recréer un trafic naturel vers nos showrooms" explique Guillaume Boisseau, directeur de Nissan France.
65% des achats se sont portés sur la boîte automatique et 70% des acquéreurs ont opté pour l'une des trois plus hautes finitions (N-Connecta, Tekna et N-Design).
Le doute autour du Brexit demeure
Les conditions de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne demeurent encore méconnues. Lorsque l'on sait que la plus grosse usine d'Europe est basée à Sunderland et que c'est Nissan qui l'a détient est ennuyant. De plus, elle emploie directement et indirectement 30 000 personnes. Encore plus lorsque l'on sait que ce sont les best-sellers de la marque qui sont fabriqués là-bas : Leaf, Qashqai et Juke ; et que la prochaine génération de Qashqai doit y être assemblée...
Gianluca de Ficchy rappelle que "sur 100 véhicules fabriqués en Angleterre, 75 partent à l'export, principalement en Europe. Si demain les règles imposent une application de taxes douanières sur les biens exportés, en sachant qu'elles s'élèvent à 10% notre business model pour l'Europe dans son ensemble ne sera plus viable. Aujourd'hui, nous sommes sur un marché sur lequel un constructeur automobile moyen peut gagner 3 ou 4% donc si on met une tarification de 10% sur un véhicule qui est exporté de l'Angleterre vers l'Europe, cela veut dire qu'on aura un désavantage compétitif de 10%. Nos véhicules seront donc invendables."
La masse salariale en baisse depuis 2019
Nissan a réduit sa masse salariale européenne de 1 300 collaborateurs, passant de 16 600 à 15 300.
Par ailleurs, dans une logique de concentration des activités, le 2ème siège Européen situé à Rolles en Suisse va être fermé d'ici 2022 pour se concentrer sur celui de Montigny le Bretonneux (78) qui concentre 800 collaborateurs de la marque (contre une 50e à Rolle). Par ailleurs, récemment, Nissan France qui siégeait à Voisins le Bretonneux s'est recentré également à Montigny le Bretonneux situé à 3 km.
Dans l'une des 3 usines espagnoles, notamment à Barcelone, Nissan s'est séparé de 600 salariés et aussi diminué les emplois indirects notamment à Sunderland et en Russie pour compenser la baisse des ventes.
Celle d'ailleurs qui produit actuellement le Navara et le pickup Mercedes pose question, puisque Daimler décide d'arrêter celui-ci cette année.
Heureusement de nouveaux investissements liés à la réglementation pour les moteurs et les peintures auront lieux.
Miser sur l'électrique
Nissan vise 42% de part des ventes avec des modèles électrifiés à l'horizon 2022 alors que le marché vise 26%. Pour cela, Nissan compte lancer de nouveaux produits électriques mais aussi lancer la technologie e-power proposée au Japon depuis 2017 et qui est testée en Europe actuellement.
sources : Autos-infos ; Le point ; Capital ; L'Argus
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